Charles Chaix (1885 – 1973)

Charles Chaix est né à Paris le 26 mars 1885.

Il commence ses études musicales à l’École Niedermeyer, puis vient à Genève pour étudier l’orgue et la composition dans la classe d’Otto Barblan. Déjà, au sortir de ces études, il publie six chorals figurés pour orgue. Poursuivant seul, dès lors, sa culture de compositeur, il écrit, à l’âge de 24 ans, un Scherzo pour orchestre qui atteste déjà d’une étonnante maîtrise de la composition et de l’orchestration. Vient ensuite une Symphonie en ré majeur terminée quelques jours avant la guerre.

Mobilisé en 1914, il fait toute la campagne sur le front français et en Orient. C’est dans ces circonstances qu’il écrira toute la partie instrumentale du Poème funèbre, œuvre qu’il achèvera à son retour à Genève.

Nommé depuis 1910 professeur d’harmonie au Conservatoire de Genève, il enseignera pendant plus de quarante ans les branches de l’écriture musicale (harmonie, contrepoint, composition) et donnera également des cours d’harmonie et de fugue au Conservatoire de Lyon.

Cette très absorbante activité pédagogique ne l’empêchera pas de composer encore une Deuxième symphonie, en ut majeur, de la musique de chambre: un Quintette, un Quatuor, une Sonate pour piano, des mélodies, pour ne citer que les œuvres les plus importantes, et, enfin, une Sonate pour violoncelle et piano écrite en 1972, peu avant sa mort survenue le 16 février 1973.

Jean Binet (1893 – 1960)

www.jeanbinet.ch

A accompli ses études au Collège classique et à l’Université de Genève, en même temps il obtenait le Diplôme de l’Institut Jaques-Dalcroze et complétait ses études musicales avec Otto Barblan, William Montillet et Templeton Strong.

Après avoir enseigné à Paris, il part pour les Etats-Unis où en 1919 il fonde la première école de rythmique Jaques-Dalcroze de New York et travaille la composition avec Ernst Bloch. En 1921 il participera avec celui-ci à la fondation du Conservatoire de Cleveland (Ohio) où ses première œuvres sont créées. En 1923, de retour en Europe, il se fixe à Bruxelles où il enseigne la méthode Dalcroze à l’Ecole Decroly ; cependant, son activité de compositeur le fait rapidement connaître, et en 1930 le Quatuor Pro Arte crée son quatuor.

En 1929 Jean Binet renonce à l’enseignement, revient en Suisse et s’installe à Trélex (Vaud), où il se consacre entièrement à la composition ; il se mêle à la vie musicale de son pays et ses œuvres symphoniques sont créées par E. Ansermet et l’OSR. En 1937 il écrit la musique de scène pour « Antigone » de Sophocle, puis en 1946 un ballet, « L’Ile enchantée », sur commande du Stadttheater de Zurich. En 1950 la Fondation Pro Helvetia lui commande un autre ballet, « Le Printemps » à l’intention de l’Opéra de Paris. En 1952 le Canton de Genève lui demande d’écrire avec R.-L. Piachaud la cantate « Psaumes de la délivrance » pour commémorer le 350° anniversaire de la Réformation.

En outre, Jean Binet se voit confier des responsabilités importantes au sein des organisations professionnelles telles que l’AMS dont il fut membre du comité. De 1935 à 1960 il est membre du conseil et président de la SUISA (société suisse gérant les droits des auteurs et des éditeurs de musique).

Il reçoit le prix de composition de l’AMS en 1955.

Le catalogue de ses œuvres comprend également des partitions pour petit orchestre, de la musique de chambre, des mélodies pour voix et piano ainsi que de nombreux chœurs à capella.
La qualité essentiellement humaine de la musique de Jean Binet lui confère son empreinte très personnelle et lui assure son caractère de fraîcheur qui, malgré une acceptation toute naturelle et sans contrainte de ce que le passé nous a légué, manifeste de la manière la plus heureuse ce charme de l’imprévu dû en premier lieu à une sensibilité pleine de fantaisie.

Bernard Reichel (1901 – 1992)

www.bernardreichel.ch

C’est à Neuchâtel que Bernard Reichel vient au monde en 1901. Dans un milieu familial où la musique tient une place importante, il comprend tôt, sous l’influence de bons maîtres, sa vocation de compositeur et de musicien.
Charles Faller au Locle, Paul Benner à Neuchâtel, Hermann Suter et Adolphe Hamm au Conservatoire de Bâle, guident ses premières études de piano, d’orgue et de composition. Il devient ensuite, à Genève, l’élève puis le disciple d’Emile Jaques-Dalcroze, tout en recevant les conseils de William Montillet pour l’orgue. Un an passé à Paris lui permet de travailler la composition avec Ernst Lévy et de connaître mieux les grands compositeurs de l’époque (Debussy, Ravel, Honegger, Roussel et d’autres encore).

Dès 1925, Bernard Reichel se fixe à Genève. Il est engagé comme professeur à l’Institut Jaques-Dalcroze où il se lie d’amitié avec Frank Martin, enseigne l’harmonie au Conservatoire de Genève et occupe plusieurs postes successifs d’organiste.

En 1971, il reçoit le Prix de la musique de la Ville de Genève.

La composition reste au premier plan de ses préoccupations. Ayant expérimenté le système dodécaphonique, il préfère cependant se forger un langage propre, libéré de toute doctrine, où l’on perçoit l’influence du chant populaire, du choral et des modes médiévaux, ce qui n’exclut pas une grande liberté et l’élargissement constant de la tonalité.

L’œuvre de Bernard Reichel est très variée et s’adresse à quantité de formations. Nombre de solistes renommés et de groupes de musique de chambre ont bénéficié de sa riche production: orchestres symphoniques, ensembles d’instruments à vent ou à cordes, duos, trios, quatuors, quintettes, octuors, pièces pour piano, clavecin, orgue. Citons tout spécialement ses concertos pour piano, flûte, alto, violoncelle ou orgue.

Ses œuvres pour orchestre ont connu de vifs succès aux États-Unis, en Angleterre, en Allemagne et dans les principales villes de Suisse.
Par ailleurs, Bernard Reichel a contribué à enrichir le répertoire de la musique d’église, soit en Suisse, soit en Allemagne, particulièrement à Lemgo (Westphalie), où ses œuvres chorales (Psaumes, Te Deum, Gloria) ont été interprétées dans le cadre de grandes fêtes religieuses.

Il passe les dernières années de sa vie à Lutry, près de Lausanne. Il s’éteint le 10 décembre 1992.
Son oeuvre est déposée à la Bibliothèque Universitaire de Lausanne.

Frank Martin (1890 – 1974)

frankmartin.org

Il est né à Genève, dixième et dernier enfant du pasteur Charles Martin. Avant même de commencer l’école, il jouait déjà du piano et improvisait. À 9 ans, il écrivait de petites chansons pour voix et piano, sans avoir reçu aucune instruction musicale. L’audition de la Passion selon saint Matthieu de Bach, qu’il entendit à l’âge de 11 ans lui laissa une impression profonde, et Bach devint son vrai mentor.

Il étudie les mathématiques et la physique à l’Université de Genève pendant deux ans (selon le souhait de ses parents), tout en travaillant à la composition et en étudiant le piano avec Joseph Lauber (1864-1952, un compositeur genevois, qui fut aussi organiste au Locle, professeur à Zurich en 1901, chef d’orchestre au Grand Théâtre de Genève). De 1918 à 1926, il vécut ponctuellement à Rome, et Paris. Les compositions de cette période le montrent en pleine possession de son métier, mais à la recherche de son propre langage musical, qu’il révèle en 1938 dans l’oratorio “Le vin herbé”, et qui fera office de “signature” de ses œuvres ultérieures. Frank Martin y intègre le dodécaphonisme, non comme doctrine, mais comme moyen d’échapper aux contraintes de la tonalité, et y infuse toute sa sensibilité.

En 1926, il fonde la Société de Musique de Chambre de Genève, qu’il dirige en tant que pianiste et claveciniste pendant 10 ans. Durant cette période, il enseigne aussi la théorie musicale et l’improvisation à l’Institut Jaques-Dalcroze et la musique de chambre au Conservatoire de Genève.
Il a été le directeur du Technicum Moderne de Musique de 1933 à 1940 et le président de l’Association des musiciens Suisses de 1942 à 1946.

Il part aux Pays-Bas en 1946 pour trouver plus de temps pour ses compositions qu’il ne le peut en Suisse, où il est impliqué dans de trop nombreuses activités. Après 10 ans à Amsterdam, il s’installe finalement à Naarden, où il décède en 1974.

De 1950 à 1957, il enseigne la composition à la Staatliche Hochschule für Musik à Cologne, Allemagne. Par la suite, il renonce à l’enseignement et se concentre sur ses compositions, les quittant occasionnellement pour des concerts de musique de chambre et pour diriger des orchestrations de ses propres œuvres.

Il est enseveli au Cimetière des Rois à Genève.

Liste des compositeurs

Jean Binet
Ernest Bloch
Charles Chaix
Emile Jaques-Dalcroze  www.dalcroze.ch
André-François Marescotti
Frank Martin  frankmartin.org
Pierre Maurice
Bernard Reichel  www.bernardreichel.ch
Alphonse Roy
Bernard Schulé
Georg Templeton-Strong
Roger Vuataz  rogervuataz.ch
Pierre Wissmer  www.pierrewissmer.com
Rainer Boesch
Geneviève Calame
Elisa Delaye
Jean Derbès
Henri Gagnebin
Eric Gaudibert
Henri Kling
Friedrich Klose
Pierre Métral
Alexandre Mottu
Fernande Peyrot
Louis Piantoni
Marguerite Roesgen-Champion
Emile Ristori
Pierre Segond
Mathieu Vibert

Henri Kling (1842 – 1918)

Henri Kling est né à Paris; mais à l’âge de 2 ans, il déménagea avec sa famille à Karlsruhe, ville d’origine de son père Ludwig Christoph Kling. Il y fit des études musicales auprès du corniste Jacob Dorn. En 1861, il se rend à Genève pour occuper une place de corniste à l’Orchestre du Théâtre, et il y passera le reste de sa carrière, jusqu’à son décès en 1918. 

Il sera professeur de cor au Conservatoire de musique dès 1866, de solfège dès 1884, enseignant à l’École supérieure de jeunes filles, organiste au temple de Cologny et à l’église St. Germain, directeur du Corps de musique de la Landwehr, directeur de chœurs, chef d’orchestre.

À côté de son activité d’interprète et d’enseignant, Henri Kling compose de très nombreuses œuvres (plus de 500 numéros d’opus !) parmi lesquelles beaucoup de morceaux de genre (valses, polkas, marches, idylles,  romances etc.) pour piano ou pour orchestre, beaucoup de musiques pour fanfare ou harmonie, pour chœur, de la musique de chambre (avec une prédilection pour les instruments à vent), un concerto pour cor et orchestre (publié à Leipzig), et quatre opéras.

De surcroît, Kling écrit des ouvrages pédagogiques: une méthode pour cor, d’autres pour le hautbois, la clarinette, le violon, l’alto, le cornet à pistons, la percussion, des études pour cor, pour trombone, pour flûte traversière, un traité d’orchestration et d’instrumentation (traduit en allemand et en anglais, et édité aux USA), un manuel de transposition, un autre de direction d’orchestre. En outre, Henri Kling a publié des études sur l’histoire de la musique.

Bernard Schulé

Bernard Schulé est né à Zurich où il étudie à l’Université de cette ville et au Conservatoire avant de s’en aller à Paris, à l’Ecole normale de Musique, principalement chez Nadia Boulanger. Il vit durant 29 ans dans la capitale française où il écrit principalement des musiques de films et assume les fonctions d’organiste à l’église de l’Ambassade britanique. Il est aussi le remplaçant-titulaire de Charles Tournemire aux orgues de Sainte Clotide.

Il reviendra en Suisse pour habiter Genève car il avait reçu une importante commande à l’occasion de l’Exposition nationale de 1964 à Lausanne. Il écrivit donc la musique pour le pavillon des PTT et pour celui des Chemins de fer suisses.

C’était la première fois qu’un film était projeté sur un écran à 360°.

Jusqu’à la fin de sa carrière , à quelques exceptions près, ses compositions sont destinées aux ensembles et chorales d’amateurs où on apprécie beaucoup son oeuvre.

Tous ses manuscrits sont déposés à Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne où l’on peut obtenir des copies des œuvres . La plus grande partie de sa musique de chambre est publiée par l’édition Pizzicato Helvetia à Horgen/ZH.
(info@pizzicato.ch)  qui dispose aussi d’un catalogue détaillé.

L’Association des Amis de Bernard Schulé, avec de modestes  moyens financiers, se charge de la promotion de l’œuvre du compositeur.

Claude Delley, Président de l’Association des Amis de Bernard Schulé.
Le Loclat 8, 2013 Colombier, tel 032 841 16 78 ou 079 476 22 17,
cl.mt.delley@gmail.com