Emile Jaques-Dalcroze (1865 – 1950)

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Originaire de Sainte-Croix dans le canton de Vaud (Suisse), Emile Jaques-Dalcroze est né à Vienne (Autriche). La famille s’établit à Genève dix ans plus tard. Compositeur et musicien, il effectue ses études musicales à Genève, Paris (avec Delibes et Fauré) et Vienne (avec Bruckner).

C’est entre 1892 et 1910, alors qu’il enseigne l’harmonie au Conservatoire de Genève, qu’il rompt avec une approche purement théorique pour élaborer la rythmique, pédagogie interactive et pluridisciplinaire fondée sur la musicalité du mouvement et l’improvisation.

En 1899, il épouse la cantatrice italienne Maria-Anna Starace, de son nom d’artiste Nina Faliero. Leur fils Gabriel naît en 1909.

En 1910, Jaques-Dalcroze s’installe en Allemagne dans la cité-jardin de Hellerau près de Dresde, où des mécènes, les frères Dohrn, lui ont édifié un institut sur mesure. C’est dans ce laboratoire du futur qu’il poursuit ses recherches sur l’éducation musicale, le mouvement et la création artistique, matérialisées par des spectacles basés sur la scénographie révolutionnaire d’Adolphe Appia. Cette collaboration inédite attire toute l’intelligentsia européenne : Ballets russes de Diaghilev (qui s’adjoignit, en la personne de Marie Rambert,  un professeur de rythmique à l’influence décisive sur le Sacre du Printemps), Bernard Shaw, Arthur Honegger, Ernest Bloch, Le Corbusier, Paul Claudel, Stanislawski ou Ernest Ansermet, pour ne citer qu’eux. De cette expérience sont issues de nombreuses écoles de formation Jaques-Dalcroze dans le monde entier.

La première guerre mondiale contraint Jaques-Dalcroze à rentrer à Genève, où l’Institut du même nom ouvre ses portes en 1915. Celui-ci totalise aujourd’hui quelque 2600 élèves, – enfants, adolescents, amateurs, adultes et seniors – (Haute Ecole de Musique de Genève). Promu citoyen d’honneur, Jaques-Dalcroze y poursuivra son œuvre jusqu’à sa mort le 1er juillet 1950.

Parallèlement à son activité de pédagogue, de chercheur et de rassembleur inlassable, il est l’auteur d’innombrables chansons qui s’intégrèrent au patrimoine populaire romand (sans oublier des couplets satiriques qui firent le bonheur du Chat Noir parisien). Mais l’on redécouvre aujourd’hui sa carrière de compositeur qui devait l’amener à produire, dès 1883, un grand nombre d’ouvrages pour le concert ou pour le théâtre lyrique. Il a notamment signé quatre opéras, deux concertos de violon, des oeuvres symphoniques et une abondante musique de chambre et de piano.